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Crédit Photo : Muriel SIMONNEAU
ESPOIRS
Oyonnax Rugby 38 - Aviron Bayonnais 32
La remontada remontée…
17 points, tel était notre débit à la mi-temps de ce match dans les froides terres du haut-bugey, le benchmark de 14 points, ce si fameux seuil de référence d’où paraît-il on ne revient pas, où alors exceptionnellement, ce qui confirme, toujours, la règle.
Comment en était-on arrivé là ??
Rembobinons le film depuis son début, au coup de sifflet initial de l’arbitre du jour.
Le bonnet et les gants étaient de sortie, la température ambiante ressemblait à un frigo en très bon état de marche, sauf sur le terrain où les deux équipes se réchauffaient avec un bel engagement entre un pack noir et rouge au très lourd tonnage et les cavaliers légers vêtus de bleus.
Le match était équilibré, jusqu’à cette 6ème minute ou sur un ballon haut dans nos 22 mètres, nous nous ratons sur la réception.
Le rebond profite aux Oyonnaxiens qui vont marquer le premier essai du match, transformation réussie (7-0).
Le jeu est toujours équilibré, malgré ce coup du sort, les équipes se rendent coup pour coup, mais quelques scories malencontreuses viennent anéantir nos premières incursions dans les 22 mètres adverses.
À la 12ème minute, Aymeric Luc, récupère un ballon sur nos 40 mètres et se lance dans un slalom aux crochets électriques, un premier zig à son vis-à-vis, un second zag a un autre revenu en travers et le zig-zag enfin réuni, au troisième embrouillé par cette action personnelle digne de Cheslin Kolbe et sa qualité de pied.
Repris au pied des poteaux par un ailier supersonique, une mêlée ouverte s’ensuit où les noirs se mettent à la faute, première pénalité réussie par Cheikh Tiberghien.
Malheureusement, comme trop souvent, nous cafouillons le coup d’envoi par un en-avant évitable, une mêlée est ordonnée, le ballon, en première main, parvient au niveau des centres, nous sommes mal disposés.
Le centre Stanaway, ancien champion du monde -20 et international à 7 all-black, entrevoit l’espace, prend le trou et va marquer tout seul, en très bonne position, transformation étonnement ratée par le buteur d’Oyonnax (12-3).
Nous revenons dans le camp adverse, percée plein axe de Lalanne, relais de Durtetre, la spontanée si cher à Villepreux, prend forme, sortie rapide, nouveau jeu dans l’axe des avants bleus, le jeu passe par le sol, Chateauraynaud écarte sur l’exterieur, Martocq s’enfonce, comme une épée dirait Moscato, dans la ligne de défense adverse, passe les bras à l’ancienne et donne à Le Gall décalé sur son aile. Ce dernier efface son adversaire en coupant brutalement sa course, comme arrêté par un stop imaginaire, le bus noir attrape le vide et notre Eliacin bayonnais s’en va marquer en coin, non transformé par Cheikh (12-8).
Normalement on apprend de ses erreurs, il faut croire que l’adage ne marche pas pour nous, coup d’envoi, nouvel en-avant, repris devant, pénalité pour Oyonnax (15-8).
Le match s’équilibre à nouveau, nous menons quelques belles attaques mais il y a toujours la mauvaise passe ou la mauvaise inspiration qui annihile toutes ces occasions, laissant le score en l’état.
La mi-temps est proche, on se dit que ce score est plutôt bon, compte tenu de toutes nos approximations et d’un carton blanc à Lalanne qui nous fait jouer à 14.
Nous sommes à la 38ème minute, ballon pour nous, nous tapons un coup de pied à suivre qui sort en touche à moins de 10 mètres de la ligne d’en-but d’Oyonnax.
Pas assez concentrés nous laissons les Oyonnaxiens jouer la touche.
Rapidement, le ballon est vite écarté, un premier plaquage raté, un raffut précis, un une-deux, main à main et l’essai de 80 mètres prend forme et finit entre les barres, transformation réussie (22-8).
Nous boirons la coupe jusqu’à la lie dans cette 1ère mi-temps pénible, en encaissant une dernière pénalité juste avant de rentrer aux vestiaires se réchauffer et de laisser aux entraîneurs l’occasion de remettre l’église au centre du village, score à la mi-temps (25-8, cité plus haut…).
Durant les 10 premières minutes rien n’est marqué, un petit côté gagnant de Chateauraynaud est malheureusement perdant suite à un en-avant, peut-être dû à une passe un peu basse.
A la 52ème minute, capitaine Darlet marque son essai, après une belle action collective, transformation de Cheikh (25-15).
Dolhagaray et Zabalza rentre à la charnière, Martocq blessé laisse sa place a Villacampa qui rentre à l’aile, Luc passant arrière et Tiberghien glissant au centre.
À peine le temps de la remise en jeu, que Dolhagaray prend l’intérieur du 10 adverse, lâche d’un gri-gri le 3ème ligne du très froid bugey, course chaloupée tout en nuance de Thomas, il fixe à la perfection l’arrière noir et rouge et donne à Zabalza qui va marquer entre les barres, transformation de Cheikh (25-22).
Oyonnax reprend le large sur une nouvelle mauvaise réception du coup d’envoi, pénalité sifflée et réussie (28-22).
On sent malgré tout que nous sommes capables d’inverser le score et de passer devant eux, on multiplie les charges dans l’axe, les bousculant régulièrement malgré le déficit de poids.
Goyenetche qui avance à chaque coup d’épaule, Lalanne perforant, restant debout et faisant jouer après lui, la belle rentrée d’Hourcade et son tempérament de guerrier et Darlet toujours présent sur tous les points chauds, y laissant son joli nez au profil trop grec pour être vrai.
Cheikh au centre, traverse régulièrement, il ouvre un intervalle en appelant à croiser son ailier dans l’espace entrebâillé, hélas un nouvel en-avant vient réduire à néant cette occasion évidente.
Malgré tout à la 70ème minute, Ezpelleta marque l’essai de la remontada accomplie, Cheikh, toujours impeccable, marque à nouveau la transformation (28-29)
10 minutes à tenir, ça devient compliqué en mêlée, nous sommes bousculés et pénalisés trop souvent, le ballon revient, invariablement, dans les mains des Rhones-Alpins.
A la 75ème minute, l’inéluctable s’accomplit, mêlée à l’entrée de nos 22 mètres, petit côté du 9, on est en infériorité, 3 contre 2, pas de faute de goût, ni de main, essai des noirs, transformé (35-29) Nous prenons même une nouvelle pénalité (38-29).
Il ne reste presque plus rien, comme dit l’adage, nous jetons nos dernières forces dans la bataille, arrachant une dernière pénalité aux 30 mètres, légèrement sur la droite.
Cheikh prend le but, passe la pénalité et nous permet de prendre le bonus défensif.
C’est un moindre mal, mais c’est un match qui laisse à nouveau des regrets, la congruence des faits avec le match précédent, contre l’asm, montre un manque d’investissement et de constance sur les 80 minutes d’un match, il faut définitivement se dire qu’un match commence dès la 1ère minute et non à la mi-temps.
Retenons le positif de ce match, cette capacité de pouvoir marquer de nombreux essais et cette envie qui permet de renverser des montagnes, qu’elles soient auvergnates ou du très haut et très froid bugey.
Gageons qu’avec une année de plus dans quelques jours, cette immaturité sera gommée et nous permettra de réaliser des matchs plein de la 1ère à la 80ème minute, sans aucune interruption de faisceaux.
Pour l’Aviron Bayonnais :
4 essais : Hugo le Gall (22′), Tom Darlet (50′), Hugo Zabalza (53′) et Pello Ezpeleta (67′) 2 pénalités et 3 transformations : Cheikh Tiberghien Carton blanc : Alexandre Lalanne (32′)
Composition de l’equipe :
1- Goyenetche / 2- Martin / 3- Lalanne
4- Eranossian / 5- Zabala
6- Dutertre / 8- Aguerre / 7- Darlet (cap)
9- Chateauraynaud / 10- Gouaux
11- Luc / 12- Ordas / 13- Martocq / 14- Le Gall
15- Tiberghien
Entrés en jeu : 16- Lagouarde / 17- Ezpelleta / 18- Castillon / 19- Hourcade / 20- Zabalza / 21- Dolhagaray / 22- Villacampa / 23- Iturria
Texte : Pierre NAVARRON
CRABOS
R C Vannes 11 - Aviron Bayonnais 19
CHANTONS SOUS LA PLUIE
Les Juniors bayonnais se déplaçaient ce weekend en terre bretonne, la boule au ventre, avec devant eux le spectre d’une troisième défaite consécutive, synonyme de maux de tête pour les quatre semaines de trêve qui se profilent et qui vont faire du bien aux organismes. Heureusement, dans des conditions atmosphériques dantesques, les Basques ont su se remettre dans une bonne dynamique, croyant même à un bonus offensif suite à un essai pointé à deux minutes du terme de la rencontre, bonus que les joueurs de Vannes viendront effacer à l’ultime seconde de jeu sur une pénalité rapidement jouée dans les 22m visiteurs.
Avant la rencontre, lors de la causerie matinale, les coachs avaient insisté sur la nécessité de jouer, d’entreprendre, de mettre en pratique les tactiques inlassablement répétées lors des entraînements. «Soyez ambitieux, osez oser » clamaient de concert Thomas et François, en rappelant également l’importance du jeu au pied, de la discipline (se rapprocher du standard de 10 fautes maximum par match), de la saine agressivité et d’une application permanente. Un déclic collectif était attendu pour sortir d’une spirale négative dans laquelle le groupe commençait à végéter. Mais c’était sans compter sur une météo exécrable qui rendrait la tâche moins aisée… sans oublier que les Bretons seraient difficiles à manœuvrer après une prometteuse victoire sur le pré palois lors de la dernière journée…
Les cinq premières minutes seront un véritable round d’observation, chaque équipe cherchant à marquer son adversaire. Sur le coup d’envoi Bayonnais, Vannes se dégage, SUDRE relance et trouve des partenaires au soutien, mais le mouvement est avorté par un en-avant. Sur la mêlée, les visiteurs sont sanctionnés, Vannes revient donc en terre basque. Servi à hauteur, le centre local perce mais est stoppé net par DUVIGNEAU. Bayonne relance, perd le ballon, puis le récupère à nouveau pour s’extraire de son camp par une ogive balancée par GARCIA… jusqu’aux abords de la ligne bretonne. Trois Bayonnais pressent le défenseur de Vannes, et obtiennent une pénalité, qui hélas ne donnera rien, le ballon-porté n’ayant pu s’enclencher correctement. La mêlée de Vannes est contrariée, la sortie du ballon est pourrie par le pressing basque, LACHAISE hérite de la gonfle piètrement dégagée, sert SPRING, puis DOYHENARD venant échouer au pied de la ligne. Sur le temps de jeu suivant, le capitaine SPRING plonge en terre promise pour l’ouverture du score. 0-5 à la 8°. Sur le coup d’envoi, les Bayonnais sont pénalisés à deux reprises, avec notamment une relance hasardeuse qui offre 3 points aux Bretons, le buteur sachant dompter Eole… 3-5 à la 11°. Dès lors les deux équipes se rendent coup pour coup, les piliers ciel et blanc poussent quelques charges emplies d’envie… A la 19°, un nouveau placage agressif de DUVIGNEAU permet de revenir dans la zone bretonne. A la 21°, une touche est gagnée sur lancer adverse, le mouvement balaie le terrain dans sa largeur, mais aucune brèche ne s’ouvre. Sur l’initiative suivante, DELBECQ perce puissamment, trouve la faille, sert SPRING au relais puis GARCIA qui plonge sous les poteaux. 3-12. Dès lors, durant 5 minutes, les Bayonnais campent chez les Bretons mais ne réussissent pas à dessiner un break qui éviterait à leurs accompagnateurs quelques sueurs froides. Ce sont même les locaux qui, à l’approche des agrumes, se montreront dangereux, sans pour autant scorer.
A la reprise, le jeu est haché, beaucoup de fautes de main annihilent nombre d’actions, de quelque côté que ce soit. Aux bourrasques succède le déluge… Difficile de faire vivre le ballon dans de telles conditions. A la 42°, l’ailier de Vannes s’échappe le long de la touche et échoue sur la ligne, DOYHENARD venant sauver la patrie… Les locaux enquillent tout de même 3 points et remontent au planchot… Réduits à 14 l’espace de cinq minutes, les Bayonnais opposent leur courage et leur solidarité, qu’on ne peut que louer… une bande de copains qui s’accroche… et qui à la 68° va caresser un improbable bonus offensif. La mêlée de Vannes est mise à mal dans ses 22, LACHAISE s’échappe, TARASCON distribue vers ANETAS, fraîchement rentré, qui use de sa puissance pour passer la ligne… 6-19 à 2 minutes du terme. On se prend à rêver. Las, Vannes joue son va-tout, démontrant ainsi les valeurs qui animent cette équipe qui mérite le respect. Sur une pénalité vite jouée, les locaux vont à dame, portant le score définitif à 11-19.
Les caprices du temps n’ont pas permis de rendre une copie aussi propre qu’espérée. La victoire n’en demeure pas moins belle, redonnant le sourire dans le camp bayonnais… Mais quoi de plus normal, puisque vannes et sourires sont souvent inséparables… Messieurs, vous avez su casser la mauvaise dynamique, bravo à vous, reposez-vous et revenez-nous en pleine forme aux premières lueurs de Janvier… Vous aurez en 2019 de bons moments à vivre, et à faire vivre à ceux qui vous soutiennent. Vous devrez travailler sérieusement à cette fin. Mais en attendant, rideau donc… et belles fêtes auprès des vôtres !
L’évolution du score
3 essais de SPRING (8°), GARCIA (22°) et ANETAS (68°), dont 2 transformés par SPRING (22° et 68°)
L’équipe
Téo BORDENAVE – Louis ORTOLAN – Matis PERCHAUD
Xabi DUVIGNEAU - Aïtor HOURCADE
Robin DIONE – Jean-Baptiste LACHAISE – Mathias ARNOULD
Lucas SUDRE – Mateo GARCIA
Thomas HAURET – Jean DELBECQ – Lukas DOYHENARD - Gary SIMONNEAU
Max SPRING(cap)
Xavier SOLANO – Mathis CLEOMENE - Patxi PEREZ – Rémy ANETAS – Thibaut TARASCON – Luken BARCOS – Johan FORT – Iker ADURIZ
Texte : Fabrice LAFOURCADE
ALAMERCERY
Aviron Bayonnais 11 - Stadoceste Tarbais 16
Et 3 points de perdus !!!
A la suite de la minute de silence ordonnée par Monsieur l’arbitre en hommage au jeune rugbyman du Stade Français décédé, Tarbais et Bayonnais se mettent en place pour entamer la première rencontre de la phase retour.
Après 2 minutes à l’avantage des visiteurs, les bayonnais se ressaisissent et marquent une première pénalité. Des sorties de camp propres permettent Ciel et Blancs d’occuper le camp adverse. Rapidement un essai vient récompenser leur domination. La fin de la première mi-temps est entièrement à l’avantage des Bigourdans qui manquent 2 pénalités
Au citron, le score 8 à 0 est en faveur des Basques, malgré 20 minutes en infériorité numérique (suite à 2 cartons). Quelques rappels et changements sont effectués. Les coachs soulignent leur capacité à sortir loin de la ligne d’embut, les félicitent de ne pas avoir pris de points malgré l’infériorité numérique et leurs demandent d’être vigilant sur les inversions de jeu. Un mot fort pour la seconde mi-temps : solidité défensive.
A nouveau l’équipe tarbaise monopolise le ballon et en 15’et marque un essai suite à une animation sur une pénaltouche et une pénalité sanctionnant une nouvelle indiscipline adverse (carton supplémentaire). Des exploits individuels de certains de leurs joueurs, et des placages manqués chez les Bleus joueurs facilitent la remontée des Bigourdans au score.
A 10’ du terme une pénalité permet aux locaux de recoller au score 11 partout. Mais ces diables de Tarbais reviennent chez nous et remarquent un essai sur une pénalité vite jouée. Un dernier baroud d’honneur aurait pu permettre aux Basques d’être récompensés de leurs débauchent d’énergie. Avec 3 pénalités successives infligées aux rouges, une bagarre éclate. Nous perdons quelques peu le fil du match et nous manquons de lucidité sur la dernière décision.
C’est un énième match perdu qui plus est à domicile. Cela n’est pas des plus agréables en cette veille des fêtes de fin d’année. Les adversaires avaient préparé leur coup et sortent des vestiaires avec le bonnet du père Noël vissé sur leurs têtes. Les mots de l’encadrement et de M. Tayeb ne suffiront pas à panser des plaies déjà profondes de nos joueurs. Nous donnons les RV aux garçons pour préparer au mieux notre premier déplacement du 19/01 en terre rochelaise
L’équipe :
CASTILLON Pierre – AFONSO Hugo – ARRUABARENA Ruben
CAPILLA Esteban – MAYS Julien
BRU Max – ENSALES Paul – Cambérabéro Jon
SOUVIRAA Antton – VAN DE VEN Nathan
ALMEYDA SUARES David – LARREGUY Florian – DEDE Esteban – HANOUN Victor
MOUSQUES Péio
Coaching : OTEGUI Andoni – BOIDOUX Grégoire – DUFLOS Flavien - LACHAISE Paul – LAMAISON François – RABERGEAU Théo – LALANNE Thibault – BYWALSKI Hugo
GAUDERMEN
Aviron Bayonnais 50 - Stadoceste Tarbais 7
Après la déconvenue du week-end dernier à Périgueux nos petits bleus nous devaient une revanche. Toute la semaine les coachs ont repris les fondamentaux. L’équipe handicapé par 11 absent à toutefois su se mobiliser et relever la tête.
Le résultat est là. Avec 8 essais marqués et un seul concédé aux tarbais. Les consignes et séquences travaillées à l'entraînement ont été appliquées sur le terrain. Un petit bémol, on notera encore une agressivité pas assez marquée dans les points de rencontres et dans les rucks.
A noter la blessure de notre centre qui a conduit à aligner in fine, une ligne de trois-quarts composée que d’ailiers. La fin de match fut quelque peu agitée…. Sans commentaires. La trêve et là, le groupe va se régénérer et récupérer les blessés. « Allez les bleus », bonnes vacances de fin d'année. Rendez-vous pour le prochain match à La Rochelle.
L'équipe :
ITHURBIDE Txomin – VIGNEAU Lucas – LAHET Benjamin
OSPITAL Jules – DUFRESNES Moheau
PORTASSEAU Micha – ETCHEBARNE Ander – LAVALLE Clovis
BASTIEN Dylan (Cap.) - GOYENECH Hugo
BETACHET Jon – FABAS Jon – GHERARDI Oscar – IHARASSARRY Valentin
LE GALL Thimoté
Coaching : HIALLE Théo – PELLETIER Maxime – SEYE Sérigne – LAVERAN Julien – ELHORGA Issa – AUSSEL Thomas – ANSOLABEHERE Théo
Texte : Jean Claude DARRORT
ECOLE DE RUGBY
SOCIETE :
Rencontre avec les éducateurs de l'Aviron bayonnais: Ce Top 14 qui joue contre l’école de rugby
15/12/2018 : «On n'est pas une usine à champions, on ne veut pas en faire des professionnels'
Les jeunes arrivent à l’école de rugby avec des images du TOP 14 plein la tête et des corps en guimauve. Des jeunes sans activité sportive, qui veulent imiter ce qu’ils ont vu à la télé. A l’Aviron bayonnais, les éducateurs les forment au rugby, une pratique exigeante pour des enfants habitués aux écrans.
Joli temps sur la pelouse annexe du Stade Jean Dauger, à Bayonne. Les jeunes de l’école de rugby portent le maillot bleu et blanc de leurs joueurs préférés. A la rentrée, ils arrivent avec des images de Top 14 plein en tête; Michel Lassalle, responsable de l’école de rugby de l’Aviron bayonnais, leur remet les idées en place. « Ils veulent imiter les guerriers qu’ils voient à la télé. Mais, ce sont des jeunes en guimauve qui ont eu très peu d’activité physique. Je les appelle la génération chamallow. », sourit le responsable de l’école de rugby de l’Aviron bayonnais. L’homme a vu passer des milliers de jeunes joueurs sous sa férule bienveillante. Ceux qui avaient encore le droit de monter aux arbres. Ceux qui devaient choisir entre la pelote et le rugby. « Maintenant, ils n’ont même plus le droit de monter à la corde, alors ils font du freesby en EPS et ils jouent aux jeux vidéos quand ils rentrent chez eux. Quand ils arrivent ici, ils veulent jouer au rugby, tout de suite, alors que, physiquement, ils ne sont pas équipés. »
La difficulté c'est... la télé Les éducateurs ont du mal à leur faire comprendre que le rugby spectacle, c’est un autre sport. «Les gamins veulent rentrer dans des murs, faire des passes dans le dos et se mettre des gros tampons. Le mimétisme n’est pas favorable à l’apprentissage, parce que les jeunes cherchent à reproduire ce qu’ils voient plutôt que ce qu’ils entendent », ajoute Robert Pascouau, responsable des -6 ans et des -12 ans. La difficulté pour les éducateurs, c’est la télé. Plus largement, ce sont les écrans. Partout, ces images qui fabriquent la génération chamallow. « Avant, on apprenait bêtement. Eux, ils sont visuels. Alors, je les filme et je leur montre. Ils se voient sur l’écran. Alors, on peut parler des bonnes, et des mauvaises attitudes : un joli deux contre un, plutôt que de foncer avec le ballon sous le bras. » Le rugby est un sport exigeant. C’est un sport de contact, souvent de combat. Lorsque les éducateurs accueillent des gamins incapables de faire une roulade, ils reprennent tout depuis le début. « On leur fait travailler la posture, pour bâtir une charpente. On fait du gainage, pour muscler leur corps en profondeur. Tout ce qui maintient la colonne vertébrale. » Enzo, 11 ans, il n’aime pas le début de saison. Il a envie de rentrer dedans. Il aime la ligne droite. Il ne s’en cache pas. « Je préfère la percussion aux passes. » En première partie de saison, jusqu’à la fin décembre, les jeunes jouent sans placage. A partir de janvier, les jeunes vont commencer à plaquer, en visant les hanches. Au-dessus de la ceinture, c’est interdit. Depuis peu, un protocole est mis en place pour les jeunes qui veulent jouer en mêlée. Les enfants âgés de -14 ans suivent une panoplie de tests avant de pouvoir prétendre jouer à ces postes à risques.
Rassurer les parents
Les éducateurs rassurent les parents. Le rugby est adapté à chaque catégorie. La Fédération essaie de désamorcer les effets pervers d’un sport spectacle qui ne joue pas en faveur des écoles de rugby. Celle-ci a mis à l’essai, cette année, la règle du passage en force pour les -14 ans. Comme au handball et au basket, l’attaquant ne pourra pas percuter un défenseur qui est arrêté. Laurent Castets, responsable de la communication à l’école de rugby, fait de la pédagogie auprès des parents qui ont peur de mettre leurs enfants à l’aviron bayonnais. « Ils croient qu’on est élitiste. Certaines équipes du sud-est de la France, comme Castres et Toulon, sont touchées par “la championnite”. Ils choisissent leurs dix meilleurs benjamins, ils les poussent à être rugueux et jouer comme en TOP 14. A l’Aviron bayonnais, on répète que ce n’est pas la philosophie du club. On veut garder l’esprit d’adresse, d’espace, le jeu de passe. On a des gamins qui savent tenir un ballon. On veut qu’ils soient athlétiques plutôt que physiques. Ils doivent savoir se protéger, endurer l’effort et le répéter. On privilégie l’évitement. On n’est pas une usine à champions. On ne veut pas en faire des professionnels. L’objectif est qu’ils soient estampillés Aviron Bayonnais, qu’ils portent cette marque dans leur cœur, qu’un jour, ils soient supporteurs ou sponsors. » A la fin l’entraînement, entre deux gorgées d’eau, Pascal, 11 ans, explique qu’ils n’a pas fait une seule passe vrillée : « On n’a pas le droit. Notre style de jeu, c’est de faire vivre le ballon ». Baptiste, 11 ans, a conscience qu’à la télé, les contacts sont différents. « Ils se rentrent dedans alors qu’à notre âge, on apprend à jouer au ballon. Ce n’est pas la même chose.
Par Olivier Darrioumerle